Ifremer : Deep Sea Spy
Naissance du projet : 2016
Venez nous aider à annoter des images provenant des geysers sous-marins localisés à plus de 1700 mètres de profondeur dans l’Atlantique et le Pacifique !
Ce projet est mené par le laboratoire Environnement Profond du centre Ifremer de Bretagne dont fait partie Marjolaine Matabos. Il vous invite à découvrir la faune hydrothermale tout en contribuant aux recherches du laboratoire. Depuis 2010, des caméras déployées au fond de l’océan Atlantique et Pacifique enregistrent des milliers d’heures de vidéo qui représentent une archive importante, et dont le temps d’analyse dépasse largement la capacité humaine de l’équipe scientifique ! Grâce aux traitements des données obtenues par le grand public, l’équipe de scientifique apprendra énormément sur le fonctionnement de l’écosystème filmé et sur le comportement des espèces qui l’habite.
Création d’un univers graphique
En collaboration avec Marjolaine Matabos, Julie Tourolle et Jozee Sarrazin, conception de l’interface web du jeu « Deep Sea Spy », avec les prises de vue vidéo et photographique sous-marines au Cap d’Antibes, la modélisation 3D des éléments du jeu et la bande son. A tester directement de chez vous en cliquant « ici » ou en vous déplaçant à Océanopolis de Brest, pavillon Bretagne.
Immersion totale
Récapitulatif des réalisations :
- Création d’une interface graphique pour le web attrayant, offrant aux joueurs une expérience immersive unique.
- La conception de dix récompenses 3D exclusives ajoutant une dimension gratifiante au jeu.
- Le décor sous-marin en 3D, l’environnement d’immersion au Cap d’Antibes avec des prises vidéos, photos et sons, pour une immersion totale du joueur dans un monde sous-marin captivant.
- Création de sept vidéos « interviews » apportant une proximité entre les scientifiques et le grands publics.
- Enfin, la création de deux posters pour la Fête de la Science permettant de promouvoir le jeu de sciences participatives auprès d’une large communauté.
Recommandation
« Ce fut un vrai plaisir de travailler avec Nicolas. Il a su répondre à nos attentes avec un produit final de grande qualité, le tout dans le respect des délais imposés. Nicolas s’est vraiment impliqué avec enthousiasme et a été de très bon conseil tout le long du projet.
Merci ! »
Marjolaine Matabos, Chercheure en écologie benthique à l’Ifremer de Brest
Octobre 2016
Actu Presse
C’est ma planète. Jouez au James Bond des fonds marins par Anne-Laure Barral
Le 10/03/2017 à 20:18
Grâce à un projet de science participative lancée par l’Ifremer, le grand public va pouvoir aider les scientifiques à mieux connaître les espèces des grands fonds.
Le principe est simple, vous vous créez un profil de joueur sur le site deepseaspy.ifremer.fr. Le site vous soumettra une image dans laquelle vous devrez reconnaître certaines espèces de crabes, de moules, de poissons, typiques des sources hydrothermales. Vous pourrez, avec votre souris, les annoter. Une fois le travail accompli, une nouvelle mission vous sera confiée. Il y a plus de 4 000 images à analyser, puisque l’Institut français de recherche pour l’exploitation de la mer (Ifremer) dispose de plus de 5 000 heures d’enregistrement.
Encore des secrets à découvrir
Le projet est rendu possible par des caméras installées près des sites hydrothermaux, au milieu de l’Atlantique, à un jour de bateau de l’archipel des Açores, et dans le Pacifique à 400 km de l’île de Vancouver. Elles ont été installées à 2 000 mètres de fonds en 2011 par l’Ifremer et l’Ocean Network Canada.
Ces observatoires filment régulièrement ce qui se passe au fond mais ils enregistrent aussi des données de température, de compositions chimiques de l’eau, de mouvement de marées. Cette zone des fonds marins est loin d’avoir révélé tous ses secrets.
Module d’observation TEMPO avec sa caméra, les quatre projecteurs et les sondes de mesures de température, oxygène et analyseur de fer. Ce module déployé sur le site actif Grotto de la dorsale Juan de Fuca filme un assemblage de vers tubicoles de l’espèce Ridgeia piscesae. (CSSF/ IFREMER/ NEPTUNE)
Il y a 40 ans à peine, les océanographes découvraient qu’il y avait de la vie près de ces sources hydrothermales, alors qu’elles dégagent du méthane, du soufre, qu’elles font 400°C, qu’il y fait noir et que la pression est très forte. Pourtant, la vie s’y développe alors que l’on pensait ces zones désertiques.
La science participative
En participant à ce jeu, vous faites une partie du travail des scientifiques. Les chercheurs doivent parfois partir en mer des jours et des jours, plonger avec des robots, prélever des échantillons, mais une grosse partie de leur travail est aussi d’analyser ces données, d’en faire des statistiques, de les comparer à d’autres informations sur la température, par exemple.
L’idée est de confirmer la répartition de ces espèces, leur nombre aussi. Est ce qu’il y en a moins à certains moments qu’à d’autres ? Comment se reproduisent-elles ? Comment passent-elles d’une zone, où la température est de 50°C, à un secteur quelques centimètres plus loin, où l’eau est à 2°C ? Vous aidez les scientifiques en leur donnant un peu de votre temps.
Un jeu pour découvrir les sources hydrothermales par Joël Ignasse
Le 08/03/2017 à 17h41
L’Ifremer lance le jeu « Espions des grands fonds » pour aider les scientifiques à analyser les images issues d’observatoires déployés sur les dorsales Pacifique et Atlantique.
LES GRANDES PROFONDEURS. C’est probablement au fond des océans et autour des sources hydrothermales que la vie est apparue sur Terre. Ces structures, découvertes lors des premières explorations sous-marines robotisées (dans les années 1980), rejettent de l’eau chaude et des tas de minéraux et gaz dissous. Autour de chacune d’elles se développe un écosystème unique composé de centaines d’espèces de crevettes, d’anémones, de poissons et de gastéropodes. La plupart d’entre elles abritent des formes de vie jamais vues ailleurs dont le métabolisme est basé sur la chimiosynthèse : la chaîne alimentaire repose sur des micro-organismes qui se développent en utilisant l’énergie des composés chimiques (méthane, hydrogène, sulfure…) contenus dans les fluides hydrothermaux.
Des mondes encore largement méconnus
Pour étudier cette faune quasi extraterrestre, les scientifiques déposent des robots près des sources hydrothermales. Ces engins enregistrent un tas de paramètres différents et certains d’entre eux, munis de caméras, filment aussi en continu la vie qui y prospère. Ainsi, l’Ifremer (Institut français de recherche pour l’exploitation de la mer) dispose de deux unités d’observation installées l’une sur la dorsale médio-atlantique et l’autre sur la dorsale Juan de Fuca dans l’océan Pacifique, fixées à plus de 1700 mètres de profondeur. Elles ont, depuis 2010, cumulé plus de 5000 heures d’images ! Beaucoup trop pour que les chercheurs de l’Ifremer puissent les traiter en interne. « C’est pourquoi nous faisons appel à un public large pour identifier les espèces présentes dans les images de fonds marin issues de nos archives vidéo. Cette participation nous permettra de mieux connaître le comportement et la distribution de certaines espèces endémiques et ainsi définir les habitats spécifiques associés à chacune d’elles », explique Marjolaine Matabos du Laboratoire Environnement Profond.
Pour avoir de l’aide, les chercheurs ont donc mis au point le jeu « Espions des grands fonds » qui permet de découvrir les mystères des profondeurs océaniques tout en contribuant au travail d’un laboratoire de recherche. « Il s’agit d’un jeu d’observation dans lequel les participants doivent rechercher des espèces vivantes et les annoter à l’écran », décrit Marjolaine Matabos. Pour ceux qui veulent y participer, il s’agit en fait d’observer les images prises par les deux observatoires et d’y repérer les espèces listées et enfin de les mesurer.